Review by D-Side



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Le Cabaret s'ouvre la porte du monde éclaté des musiques actuelles de diverses manières : façon post-Weimar et toutes percussions dehors (The Dresden Dolls), ou version expérimentale et un pied resté dans les musiques sombres générées depuis la fin des années 70. Cette manière là est celle des furibards frenchies KK qui, outre le fait de voir rééditer leur premier album sur le réputé label américain Projekt, voient ce dernier leur offrir l'hébergement pour leur nouvel et inspiré GGEV.

KK en 2009, c'est une musique chirurgicale, tout autant électro qu'organique, un divertissement ambivalent, à cheval sur plus de 2 siècles d'art et de musique et riche du chant langoureux, vibrant et sanguin de MK (fille de l'esprit d'une Siouxsie). GGEV est un cocktail qui ébouriffe, au bout d'une pensée et d'une mise en place rigoureuse. Visions sur la condition humaine, jusqu'à toucher l'absurde : cette musique ne nous saisit pas, elle fugue et nous échappe toujours, comme si elle ne voulait pas que notre mémoire l'emprisonne. Se chevauchent en elle, en une curieuse fête de tous les instants, les ingrédients de la perte de repères : mélodies faussement glamour, ambiances décadentes, groove froid et dansant (l'entêtant

, le plus sourd

), acidité death rock et soupçons d'urgence punk. Ici, tout est charme mais rien n'est facile, et c'est la force de ce disque : il appâte mais ne se laisse pas saisir, distrait moins qu'ils n'interroge et, en tout étant de cause, attise. Un décalage permanent, captivant.

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